Léon XIV avec la délégation des élus du Val de Marne. (@VATICAN MEDIA)
Pour Léon XIV, il n’y a pas d’un côté l’homme politique,
de l’autre le chrétien
Le Pape a reçu ce jeudi matin une délégation d’élus du
diocèse de Créteil, accompagnés par leur évêque, Mgr Blanchet. Entre
difficultés d’afficher sa foi dans ses responsabilités publiques, défis au
quotidien dans des territoires parfois difficiles, ces hommes et femmes
politiques de terrain ont reçu les encouragements et les conseils du Saint-Père
qui les a exhortés à approfondir leur foi, et à défendre avec conviction la
doctrine sociale que Jésus a enseigné au monde.
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Pour un chrétien français, être un élu ou être engagé en
politique en vivant en cohérence avec sa foi n’est pas chose facile. Léon XIV
en a bien conscience quand il reçoit en cette fin de matinée au palais
apostolique, une délégation d’élus et de personnalités publiques du département
français du Val de Marne, correspondant au diocèse de Créteil, au sud-est de
Paris. Le Pape les a encouragés dans leur mission et leur a prodigué quelques
conseils comme le lui avait demandé Mgr Dominique Blanchet, l’évêque de Créteil
qui les accompagne.
«Devant les dérives de toutes sortes que connaissent nos
sociétés occidentales, nous ne pouvons pas mieux faire, en tant que chrétiens,
que de nous tourner vers le Christ et demander son secours dans l’exercice de
nos responsabilités» déclare aux élus le Saint-Père qui salue ce
pèlerinage qui doit les affermir «pour œuvrer à la construction d’un
monde plus juste, plus humain, plus fraternel», et «qui ne
peut être rien d’autre qu’un monde davantage imprégné de l’Évangile».
Le Pape et Mgr
Blanchet, évêque de Créteil (@VATICAN MEDIA)
L'élu chrétien face à l'hostilité de la société
L’évêque de Rome sait bien qu’«il n’est pas facile en
France, pour un élu, en raison d’une laïcité parfois mal comprise, d’agir et de
décider en cohérence avec sa foi dans l’exercice de responsabilités publiques».
Or, précise-t-il, «le christianisme ne peut se réduire à une simple
dévotion privée, car il implique une manière de vivre en société empreinte d’amour
de Dieu et du prochain qui, dans le Christ, n’est plus un ennemi mais un frère».
À ces difficultés, s’ajoutent celles liées aux «grandes
questions de société comme la violence dans certains quartiers, l’insécurité,
la précarité, les réseaux de drogue, le chômage, la disparition de la
convivialité», constate le Pape. Mais l’élu chrétien n’est pas désarmé. Il
peut compter sur la charité, cette vertu qui l’habite depuis le baptême,
qui «fait aimer le bien commun et conduit à chercher efficacement le
bien de tous», explique-t-il. «Voilà pourquoi le responsable
chrétien est mieux préparé pour affronter les défis du monde présent, dans la
mesure, bien sûr, où il vit et témoigne de sa foi agissante en lui, de sa
relation personnelle au Christ qui l’éclaire et lui donne cette force»,
précise-t-il. Mais cela ne suffit pas nécessairement, met en garde Léon XIV,
car si les «valeurs, pour évangéliques qu’elles soient», sont «vidées
du Christ qui en est l’auteur», alors il ne faut pas s’étonner qu’elles
soient «impuissantes à changer le monde».
Arrivée du Pape à
l'audience avec les élus du Val de Marne (@VATICAN MEDIA)
Toujours plus s'unir à Jésus
Pour éviter cet écueil, le Souverain pontife conseille donc
aux élus de s’unir de plus en plus à Jésus, «d’en vivre et d’en
témoigner».
“Il n’y a pas de séparation dans la personnalité d’une
personne publique: il n’y a pas d’un côté l’homme politique, de l’autre le
chrétien. Mais il y a l’homme politique qui, sous le regard de Dieu et de sa
conscience, vit chrétiennement ses engagements et ses responsabilités!”
«Vous êtes donc appelés à vous fortifier dans la foi, à
approfondir la doctrine – en particulier la doctrine sociale – que Jésus a
enseignée au monde, et à la mettre en œuvre dans l’exercice de vos charges et
dans la rédaction des lois» invite Léon XIV. Les fondements de
cette doctrine «sont foncièrement en accord avec la nature humaine, la
loi naturelle que tous peuvent reconnaître, même les non chrétiens, même les non
croyants. Il ne faut donc pas craindre de la proposer et de la défendre avec
conviction: elle est une doctrine de salut qui vise le bien de tout être
humain, l’édification de sociétés pacifiques, harmonieuses, prospères et
réconciliées.»
Certes, reconnait le Pape, «l’engagement ouvertement
chrétien d’un responsable public n’est pas facile, particulièrement dans
certaines sociétés occidentales où le Christ et son Église sont marginalisés,
souvent ignorés, parfois ridiculisés» mais les élus doivent faire preuve
de courage «de dire parfois “non, je ne peux pas”, lorsque la vérité
est en jeu».



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